Mise à jour Juillet 2023 : 

Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2023 (à l’attention des professionnels de santé)
Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) France

Les points clés des recommandations 2023
Les principales modifications par rapport à l’édition 2022 des recommandations sanitaires pour les voyageurs sont signalées en orange dans le texte et les tableaux.

VACCINATION :
La mise à jour des vaccinations est importante chez tous les voyageurs.

FIÈVRE JAUNE, POLIOMYÉLITE, TUBERCULOSE, ENCÉPHALITE JAPONAISE :

Mise à jour des pays à risque.

  • Fièvre jaune : nouveaux pays pour lesquels il existe une recommandation vaccinale antiamarile.
  • Poliomyélite : actualisation des pays où circulent les poliovirus sauvages et les poliovirus dérivés de souches vaccinales ;
  • Tuberculose : actualisation des pays à forte incidence tuberculeuse, dont la Roumanie ;
  • Encéphalite japonaise : actualisation des pays à risque de transmission.

LEPTOSPIROSE :

  • L'incidence de cette maladie augmente, y compris en France dans les territoires ultramarins.
  • La recommandation vaccinale systématique n'est pas recommandée.

RISQUES LIÉS AUX ARTHROPODES :
Plusieurs éléments du chapitre consacré aux risques liés aux arthropodes ont été mis à jour.

PALUDISME ET BON USAGE DE LA CHIMIOPROPHYLAXIE ANTIPALUDIQUE :

La version 2023 actualise les données épidémiologiques relatives au paludisme et la carte des zones à risque.
La protection personnelle antivectorielle (PPAV) repose sur le port de vêtements longs et couvrants, l'utilisation de répulsifs cutanés et d'une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit.
La chimioprophylaxie antipaludique (CPAP) est toujours indiquée pour les séjours en Afrique subsaharienne.
les recommandations posologiques, les précautions d'emploi à respecter et les conseils d'administration pour améliorer l'observance, pour les médicaments utilisables en chimioprophylaxie du paludisme, chez l'enfant et l'adulte (atovaquone-proguanil, doxycycline, méfloquine).

DIARRHÉE DU VOYAGEUR : PLACE DE L'AZITHROMYCINE
L’azithromycine peut être prescrite dans toutes les diarrhées graves. Compte tenu de la prévalence de la résistance des salmonelles et de Campylobacter Spp aux fluoroquinolones dans le monde (Asie notamment), l’azithromycine est le traitement de première intention en cas de syndrome dysentérique et en cas de diarrhée grave non dysentérique au cours ou au décours d’un séjour en Asie.

MÉLATONINE ET CIGUATERA :

Un paragraphe nouveau précise les indications et les modalités d’utilisation de la mélatonine (prévention des effets du décalage horaire)..
Icthyosarcotoxisme (ciguatera) et consommation de poissons : paragraphe nouveau, inséré pour décrire la ciguatera, liée à la consommation de poissons de récifs coralliens contaminés par une neurotoxine (ciguatoxine).

POPULATION DES VOYAGEURS À RISQUE :

Ce chapitre a été profondément remanié pour aborder des précautions particulières dans ces populations fragiles :

  • les personnes atteintes d’affections chroniques,
  • les enfants,
  • les femmes enceintes ou allaitantes,
  • les personnes âgées.

 À télécharger le document  :  HAUT CONSEIL DE LA SANTE PUBLIQUE France

Les recommandations aux voyageurs sont susceptibles d’être modifiées en fonction de l’évolution de la situation internationale

L'ANCIENNE VERSION 2022 :

Chapitre 1 « Vaccinations »
• Vis-à-vis du Covid-19, il est rappelé que l’entrée et la sortie du territoire français sont conditionnées selon une classification des pays régulièrement actualisée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et accessible sur le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. La liste des noms des vaccins
contre le Covid-19 autorisés à l’étranger et similaires à ceux autorisés en Europe est disponible par pays sur le site de l’ANSM.
• La Papouasie-Nouvelle-Guinée a été rajoutée à la liste des pays à risque comme probable transmission de l’encéphalite japonaise.
• Pour la fièvre jaune, il n’y a plus de risque de transmission, ni d’obligation de vaccination, pour l’île de l’Ascension (Royaume-Uni), le Laos, la Lybie, les Philippines, et le Territoire britannique de l’océan Indien.
En revanche, de nombreuses nouvelles zones à risque d’exposition nécessitant la vaccination sont identifiées dans les tableaux.
• À la liste des zones géographiques à forte incidence tuberculeuse ont été rajoutés l’Arabie saoudite, la Fédération
de Russie, l’Ukraine et la Croatie.

Chapitres 2 et 3 « Risques liés aux arthropodes, protection personnelle anti-vectorielle et paludisme »
• La situation du paludisme dans le monde en 2021 est marquée par l’augmentation du nombre de cas et de décès notifiés. La pression créée par la pandémie de Covid-19 sur les systèmes de santé, en particulier ceux des pays à faibles revenus, a fortement affecté leur capacité à maintenir les activités de lutte contre le paludisme. Néanmoins d’autres pays et régions ont continué à progresser depuis 2010 vers l’élimination de la maladie ; la Chine et le Salvador ont été déclarés exempts de paludisme en 2021. Enfin, l’OMS a recommandé en 2021 l’utilisation du vaccin anti-palustre RTS’S chez les enfants résidant en zone de moyenne et haute
endémicité palustre.
• En France, l’augmentation du nombre de cas par rapport à 2020 est très marquée en 2021 (+117%) avec la reprise des voyages internationaux. Les pays à l’origine des contaminations sont toujours très majoritairement situés en Afrique sub-saharienne, et Plasmodium falciparum est impliqué dans près de 89% des cas. Un des principaux facteurs de risque de forme grave et de décès du paludisme demeure le retard au diagnostic, souvent lié à une prise en charge inadaptée des patients lors d’une première consultation. Ceci souligne l’importance de la prescription d’une prévention adaptée et de son suivi.
• En matière de protection personnelle anti-vectorielle contre les maladies transmises par les arthropodes, l’actualité en 2022 est l’abandon de la recommandation d’imprégnation des vêtements par la perméthrine pour la population générale. L’absence de preuve de son efficacité et le risque de sa toxicité individuelle et environnementale sont désormais bien documentés. Elle n’est plus recommandée que pour des groupes de population particuliers (réfugiés, militaires), en l’absence d’accès aux moustiquaires imprégnées (§ 2.2.3).
• Enfin, en matière de chimioprophylaxie du paludisme, l’analyse de la balance bénéfices/risques de la chloroquine a conduit à ne plus recommander son utilisation. Ce, d’autant que la commercialisation de la forme sirop est interrompue depuis juillet 2021 et que celle des comprimés le sera fin 2022