Consensus

Dans cette rubrique : les articles de références, conférences de consensus, recommandations des sociétés savantes, mises au point et protocoles en médecine d'urgence

MANAGEMENT OF SEVERE ASTHMA EXACERBATION

  • Société Française de Médecine d’Urgence
  • Société de Réanimation de Langue Française
  • En collaboration avec le GFRUP

La dernière actualisation des recommandations de la Société de réanimation de langue française (SRLF) sur l’asthme aigu grave chez l’adulte date de 2002. Face aux avancées thérapeutiques, en terme de ventilation non invasive (VNI) et d’oxygénothérapie à haut débit (OHD), aux publications récentes de recommandations internationales et au besoin d’optimiser les pratiques, il apparaît nécessaire d’effectuer une synthèse des données actuelles. C’est dans ce contexte que la Société française de médecine d’urgence (SFMU) et la Société de réanimation de langue française (SRLF) proposent ces recommandations formalisées d’experts intitulées «Recommandations formalisées d’experts sur la prise en charge de l’exacerbation sévère d’asthme».

Cinq champs des recommandations chez l’adulte et chez l’enfant:

Premier champ : Diagnostic et éléments du diagnostic positif

- Pour les patients présentant une exacerbation d’asthme, quels sont les critères de sévérité à l’interrogatoire et à l’examen clinique initial associés à un sur-risque de mortalité et/ou une admission en réanimation?
- Pour des patients présentant une ESA en situation d’urgence, des examens complémentaires doivent-ils être réalisés?

Deuxième champ : traitement pharmacologique

- Pour les patients présentant une ESA, quelles sont les modalités d’administration des bêta-2 mimétiques?
- Pour les patients présentant une ESA, faut-il adjoindre des anticholinergiques aux bêta-2 mimétiques inhalés?
- Pour les patients présentant une ESA, y a-t-il une place pour le sulfate de magnésium?
- Pour les patients présentant une ESA, faut-il administrer une antibiothérapie?

Troisième champ : modalités d’oxygénothérapie et de ventilation

- Quelles sont les modalités d’administration de l’oxygène chez les patients présentant une ESA?
- Pour les patients présentant une ESA hypoxémique, y a-t-il une place pour la VNI ou l’OHD?
- Pour les patients présentant une ESA, quelles sont les indications de l’intubation ? Quelles en sont les modalités?

Quatrième champ : orientation du patient

- Pour les patients pris en charge pour une ESA, quels sont les critères autorisant le retour à domicile?
- Pour des patients présentant un ESA, quels critères conduisent à une hospitalisation en réanimation à partir d’une structure d’urgence?

Cinquième champ : spécificités de la femme enceinte

- Pour les femmes enceintes présentant une ESA, une prise en charge spécifique améliore-telle la morbimortalité materno-fœtale par rapport à une thérapeutique standard?

 Téléchargez le texte intégral de ces recommandations en PDF : site Société de Réanimation de Langue Française SRLF

https://www.srlf.org/wp-content/uploads/2018/06/20181213_RFE_Exacerbation_Severe_d_asthme.pdf

 Lisez également notre article : Asthme, diagnostic et traitement aux urgences

 

 

Prise en charge des états de mal épileptiques en préhospitalier, en structure d’urgence et en réanimation dans les 48 premières heures. Recommandations Formalisées d’Experts 2018

Société de réanimation de langue française SRLF, Société française de médecine d’urgence SFMU, en collaboration avec le Groupe francophone de réanimation et urgences pédiatriques GFRUP.

Synthèse des recommandations :

A. DIAGNOSTIC POSITIF DES ÉTATS DE MAL ÉPILEPTIQUES (EME) :

L’EMETCG (état de mal épiléptique tonicoclonique convulsif généralisé) est défini de façon opérationnelle par une crise généralisée dont les manifestations motrices se prolongent au-delà de cinq minutes ou par des crises (≥ 2) qui se répètent à des intervalles brefs sans reprise de conscience intercritique (non réponse à des ordres simples).

Diagnostic différentiel : Devant un EME partiel moteur, myoclonique, tonique, il convient d’éliminer : des tremblements, myoclonies, chorées, dystonies, dyskinésies, spasmes musculaires ou pyramidaux; les myoclonies non-épileptiques peuvent notamment survenir dans le cadre d’encéphalopathies (métaboliques, postanoxiques, médicamenteuses, toxiques) ou d’encéphalites (anticorps antirécepteurs NMDA); des mouvements psychogènes et même de simples frissons.

B. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE :

La cause de l’EME doit être identifiée et si elle est curable, traitée le plus tôt possible.

En cas d’EME survenant chez un patient souffrant d’épilepsie, et en dehors d’une suspicion de pathologie cérébrale aiguë surajoutée (accident vasculaire cérébral ou AVC, tumeur cérébrale, traumatisme crânien, infection du SNC), les étiologies principales à évoquer systématiquement sont:

  1. l’arrêt ou l’inadaptation du traitement de fond, cause fréquente
  2. un trouble métabolique aigu (hypoglycémie, hyponatrémie, hypocalcémie)
  3. une infection hors système nerveux central (SNC)
  4. un sevrage ou une intoxication énolique [intoxication alcoolique] ou par psychotropes
  5. une intoxication aiguë par des médicaments ou substances épileptogènes
  6. une évolution de l’éventuelle pathologie sous-jacente

- Les examens biologiques suivants, dans le strict cadre du bilan étiologique, doivent être obtenus dès que possible : glycémie, natrémie, calcémie ionisée ou totale, magnésémie, dosage des antiépileptiques. Selon le contexte, d’autres dosages et une PL peuvent être indiqués.
- La réalisation en urgence d’une imagerie cérébrale (imagerie par résonnance magnétique ou IRM, à défaut scanner sans et avec injection et comportant des séquences veineuses), dès que l’état du patient est stabilisé, est presque toujours nécessaire, et indispensable si une PL est indiquée.
- Une PL doit être effectuée si aucune étiologie de l’EME n’est clairement identifiée après une première évaluation (clinique, biologie et imagerie). La PL doit être répétée en cas de :

  1. Encéphalite suspectée, le LCR pouvant être normal à la phase très précoce
  2. Pléiocytose [grande abondance de cellules] isolée modérée (< 25 éléments/µL) constatée sur la première PL
  3. Recherche étiologique : auto-immune, néoplasique, etc.

C. CONDUITE À TENIR DEVANT UN ÉTAT DE MAL ÉPILÉPTIQUE TONICOCLONIQUE CONVULSIF GÉNÉRALISÉ:

Lorsqu’une étiologie est connue : il faut la traiter immédiatement.

  • Les benzodiazépines BDZ sont les médicaments de première intention :

Clonazépam [RIVOTRIL®] en IV direct 0,015 mg/kg ou 1 mg chez l’adulte de 70 Kg, au maximum 1,5 mg.
Ou : ou Midazolam [HYPNOVEL®] en intra-musculaire (IM) 0,15 mg/kg (soit 10 mg pour 70 kg)
Chez l’enfant en l’absence de voie IV rapidement disponible, il est conseillé d’administrer par voie rectale (IR) 0,5 mg/kg de diazépam [Valium®] (maximum 10 mg) ou par voie buccale (VB) 0,3 mg/kg de Midazolam (maximum 10 mg).

  • En cas de persistance clinique de l'EMETCG cinq minutes après la première injection :

Il faut probablement répéter l’injection de la BZD, à l’exception du midazolam. Si l’état respiratoire s’est dégradé, il est prudent de n’administrer qu’une demi-dose.

  • En cas de persistance clinique de l'EMETCG cinq minutes après la deuxième injection de BZD :

il faut administrer en IV un autre médicament antiépileptique en deuxième ligne. On peut utiliser chez l’adulte (selon le terrain, les éventuels traitements antiépileptiques antérieurs, l’étiologie, les habitudes des prescripteurs) un des médicaments suivants (efficacité plus ou moins comparable selon les études):

  1. Valproate de sodium [DÉPAKINE® : 40 mg/kg en 15 minutes, sans dépasser 3 g (la grossesse est une contre indication !). Les doses recommandées sont de 30 à 40 mg/kg en bolus à un débit de 3 à 6 mg/kg/mn, suivi d’une perfusion de 1 à 3 mg/kg/h.
  2. Fosphénytoïne [PRODILANTIN®] à la dose de 20 mg/kg à un débit maximum de 100 à 150 mg/min, ou phénytoïne [Dilantin] à la dose de 20 mg/kg à un débit maximum de 50 mg/min (si âge > 65 ans : 15 mg/kg et débit réduit), sous scope, contre-indiqué en cas de troubles du rythme et de la conduction et à manier prudemment en cas d’antécédents cardiaques.
  3. Phénobarbital [GARDÉNAL®] : 15 mg/kg, débit de à 50 à 100 mg/min, plus sédatif. Compte tenu de ces effets secondaires (hypotension et dépression respiratoire), et malgré son efficacité, le phénobarbital est pour certains plutôt à éviter.
  4. Lévétiracétam [LÉVÉTIRACÉTAM® ou KEPPRA®]: 30 à 60 mg/kg en 10 minutes, sans dépasser 4 g. Le niveau de preuve de l’efficacité du lévétiracétam est encore insuffisant pour le recommander en priorité, malgré un excellent profil de tolérance, et une absence d’effet indésirable grave.

Toute la dose prescrite de ces antiépileptiques doit être administrée, même si les convulsions s’arrêtent pendant l’injection.

Chez l’enfant il existe deux particularités :

  1. Le Valproate de sodium [DÉPAKINE®est peu utilisé et doit même être évité lorsque la cause de l’EME n’est pas connue, pouvant aggraver une maladie innée du métabolisme sous-jacent,
  2. Avant cinq ans la pharmacocinétique de la Fosphénytoïne n’est pas connue, on utilise donc de préférence la Phénytoïne (DILANTIN®).
  • Si les convulsions persistent trente minutes après le début de l’administration du traitement de deuxième ligne:

on se trouve devant un EMETCG réfractaire. Il faut alors probablement chez l’adulte, après intubation trachéale sous anesthésie en séquence rapide.

Le recours aux agents anesthésiques qui impose une intubation et une ventilation mécanique n’est envisagé que très rarement car les risques d’une telle approche sont en règle supérieurs au bénéfice escompté. Les médicaments utilisés sont le Propofol, le Midazolam à forte doses ou, en seconde intention en raison de ses effets secondaires, le Thiopental.

  • L’EEG n’est pas nécessaire à la phase convulsive d’un EME généralisé convulsif.

En revanche, il doit être réalisé rapidement après la phase convulsive dans le but de s’assurer de l’absence de crises résiduelles ou d’EME non convulsif. Dans ce but, il doit être effectué en urgence s’il n’y a pas d’amélioration progressive de la vigilance.

Référence :
Prise en charge des états de mal épileptiques en préhospitalier, en structure d’urgence et en réanimation dans les 48 premières heures, recommandations formalisées d’experts 2018 - En PDF et sur le site SRLF

 À lire également notre article :  Thérapeutique convulsions et état de mal épileptique

Recommandations destinées aux professionnels impliqués dans la prise en charge des céphalées en urgence.
Société Française d’Étude des Migraines et des Céphalées (SFEMC) et de la Société Française de Neurologie (SFN)

Ces recommandations concernent la prise en charge des céphalées en urgence : distinction des quatre tableaux cliniques, éléments clés de l’interrogatoire et de l’examen physique, stratégie diagnostique et thérapeutique.
Les céphalées de début brutal et/ou inhabituelles doivent être considérées comme des céphalées secondaires jusqu’à preuve du contraire et justifient la réalisation d’examens complémentaires en urgence.

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS :

Les céphalées constituent un motif de consultation peu fréquent aux urgences (1 à 7%) mais posent un problème de diagnostic parfois difficile à résoudre dans ce contexte. Il faut distinguer les céphalées secondaires, nécessitant la recherche et le traitement de leurs causes, des céphalées primaires constituant une maladie (exemple : migraine, céphalée en grappe) à traiter symptomatiquement en ambulatoire.

I/ DÉFINITIONS ET ÉPIDÉMIOLOGIE :
On définit la céphalée comme une douleur du crâne ou de la face. Elle peut être uni ou bilatérale, d’intensité variable, aigue ou chronique, isolée ou accompagnée d’autres symptômes.

Les causes sont nombreuses d’où la nécessité d’un interrogatoire méticuleux et d’un examen clinique approfondie. Dans la majorité des cas, les examens complémentaires sont inutiles. Il est important de noter qu'un mal de tête préexistant n'exclut pas un mal de tête secondaire, il peut même être une prédisposition dans certains cas.

II/ CLASSIFICATION DES CÉPHALÉES :
La classification internationale des céphalées ICHD-3 (International Classification of Headache Disorders, 3e édition) distingue :

  • les céphalées primaires qui sont les plus fréquentes.
  • des céphalées secondaires qui ont une étiologie vasculaire, inflammatoire, traumatique ou néoplasique. La cause iatrogène (médicaments, drogues) est également à rechercher.
CLASSIFICATION DES CÉPHALÉES (ICH-3)
 Céphalées primaires
 - Migraine (15%)
- Céphalées dites de tension (épisodiques 80% - chronique 20%)
- Algies vasculaires de la face (céphalée en grappe) 1/1000 et autres céphalées trigémino-autonomes
- Autres céphalées primaires (rares)
 Céphalées secondaires
- Un traumatisme crânien ou du rachis cervical
- Une affection vasculaire cérébrale ou cervicale
- Une pathologie intracrânienne non vasculaire
- La prise d’une substance ou son sevrage
- Une infection intracrânienne ou générale
- Un trouble de l’homéostasie
- Des affections du crâne, du cou, des yeux, des oreilles, du nez, des sinus, des dents, de la bouche ou d’autres structures du visage ou du crâne
- Affections psychiatriques
 Névralgies crâniennes, algies faciales centrales et primaires et autres céphalées
 - Lésions douloureuses des nerfs crâniens et autres causes faciales
- Autres céphalées
  • La migraine est une maladie courante mais attention aux pièges du diagnostic. Les patients présentent à tord leur céphalée comme «migraine».
  • Les céphalées en grappe, plus communément appelées "algies vasculaires de la face" est la plus fréquente, elles se traduisent par une douleur unilatérale de la face très intense, insoutenable.
  • La céphalée de tension, est plus répandue que la migraine. La douleur est plus diffuse, continue et non pulsatile, peu ou moyennement intense et sans signes digestifs associés.

III/ COMMENT DISTINGUER LES QUATRE TABLEAUX CLINIQUES ?

En pratique, les céphalées vues en urgence peuvent être divisées en quatre grands tableaux cliniques:

  1. céphalées brutales récentes
  2. céphalées progressives récentes
  3. céphalées paroxystiques récurrentes
  4. céphalées chroniques quotidiennes.

IV/ COMMENT MENER L’EXAMEN PHYSIQUE ?

Il faut rechercher de manière systématique (Accord professionnel) :

  • un trouble de la vigilance
  • de la fièvre
  • une hypertension artérielle
  • un syndrome méningé
  • un déficit neurologique focal (déficit moteur ou sensitif, diplopie, anomalie pupillaire, syndrome cérébelleux)
  • une pathologie de l’œil, des sinus, de l’oreille ou de la cavité buccale pouvant expliquer les céphalées.

3) QUELLE EST LA CONDUITE À TENIR IMMÉDIATE ?

Il est recommandé de prendre en charge EN URGENCE tout patient qui présente :

  • Une céphalée brutale voire en coup de tonnerre (intensité maximale en moins d’une minute),
  • Une céphalée récente ou d’aggravation récente (< 7 jours) et inhabituelle,
  • Une céphalée associée à une fièvre (en l’absence d’une cause générale évidente telle qu’un syndrome grippal en période épidémique),
  • Une céphalée associée à des signes neurologiques,
  • Une céphalée faisant évoquer une intoxication (notamment au CO),
  • Une céphalée dans un contexte d’immunodépression.

** CÉPHALÉE DE DÉBUT BRUTAL, RÈGLE D’OTTAWA :
La présence de l’un des 6 critères justifie la réalisation d’explorations à la recherche d’une Hémorragie Sous-Arachnoïdienne (HSA).

Cette règle s’applique aux patients de plus de 15 ans présentant une céphalée sévère, non traumatique, ayant atteint son intensité maximale en moins d’une heure. Ne pas appliquer en cas de déficit neurologique, d’antécédent d’anévrisme, d’HSA, de tumeur cérébrale ou de céphalées récurrentes (≥ 3 en ≥ 6 mois).

  • Âge ≥ 40 ans.
  • Douleur ou raideur nucale.
  • Perte de connaissance constatée par un témoin.
  • Début durant un effort physique.
  • Céphalée en coup de tonnerre (Intensité > 7/10 en moins d’une minute).
  • Limitation de la flexion nucale.

Devant une suspicion d’HSA, si l’angioscanner (ou IRM + ARM) ne permet pas d’obtenir un diagnostic, la ponction lombaire doit être réalisée de manière systématique, même si les céphalées ont disparu (Grade B) (Edlow et al., 2008; Steiner et al., 2013; Stewart et al., 2014). Il est recommandé de réaliser la ponction lombaire avec une aiguille atraumatique fine (25 gauge) afin de limiter le risque de céphalées post PL et les surcoûts qui seraient alors induits (Grade B).

RÉFÉRENCES :
French guidelines for the emergency management of headaches
Xavier Moisset et al. : Recommandations pour la prise en charge d’une céphalée en urgence, Douleurs : Évaluation - Diagnostic – Traitement. Volume 19, Issue 1, February 2018, Pages 4-16

 Lisez ce document sur :  elsevier sciencedirect

 Ou ici en PDF : site International Headache Society (IHS)International Headache Society (IHS)

2018 Mise à jour :

Recommandations pour la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte - Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF)
Des nouvelles recommandations et mise à jour de la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte

  • Nouvelle classification : IU simples – IU à risque de complications
  • Différentes situations cliniques : cystites – Pyélonéphrites selon le terrain : homme, femme, grossesse
  • Nouvelles recommandations concernant la prescription des antibiotiques

Cet article est publié dans la revue "Médecine et Maladies Infectieuses"

Caron F, et al. : Recommandations pour la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte - Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) - Actualisation 2017. Médecine et Maladies Infectieuses 2018;48(5):327-358 (Elsevier Doi : 10.1016/j.medmal.2018.03.005)


2015 : Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte.
Recommandations de la SPILF.
Nouvelle définition des infections urinaires
Diagnostic de pyélonéphrites aiguës et de cystites
Traitement antibiotique

Lien de téléchargement du document : Site infectiologie.com


Août 2014 : Prise en charge des infections urinaires de l'enfant

Recommandations du Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) de la Société Française de Pédiatrie (SFP) et de la Société de Pathologie de Langue Française (SPILF) 

  • Comment diagnostiquer une infection urinaire chez le nourrisson et le jeune enfant?
  • Comment traiter une infection urinaire de l’enfant ?
  • Pyélonéphrites (infections urinaires fébriles)
  • Cystites (infections urinaires basses)
  • Quand et comment dépister un reflux vésico-urétéral (RVU) ?
  • Quelle est la place de l’antibioprophylaxie ?

RÉSUMÉ

- Le dépistage des infections urinaires (IU) passe par le recours aux bandelettes urinaires dès l’âge d’1 mois, qui doit être plus fréquent (Grade A);

- La confirmation de l’IU par l’examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) doit, à chaque fois que nécessaire, privilégier d’autres modes de prélèvement que la poche à urines : prélèvement au jet, cathétérisme urétral, voire, ponction sus pubienne (Grade A);

- Le pourcentage de souches de E. coli BLSE isolées dans les infections urinaires de l’enfant inférieur à 10 %, ne justifie pas de bouleverser les recommandations 2007 de l’ex-Afssaps (Grade B). Une augmentation de l’utilisation des carbapénèmes en première intention représente un danger écologique majeur et expose au risque d’infections intraitables.

Le groupe d'expert recommande pour les pyélonéphrites :

* de récupérer le plus rapidement possible le résultat de antibiogramme, pour adapter au plus tôt le traitement à une éventuelle souche résistante ;

* de privilégier les traitements initiaux par aminosides (notamment l’amikacine) qui restent actifs sur la majorité des souches BLSE, en monothérapie pour les patients pris en charge aux urgences pédiatriques et/ou hospitalisés (Grade B) ;la ceftriaxone (IV ou IM) reste un traitement adapté pour les patients vus aux urgences ou en ambulatoire tant que le pourcentage de souche d’entérobactéries productrices de BLSE restera faible ;

* l’utilisation d’emblée par voie orale du céfixime (Grade B) est envisageable dans les cas des PNA sans signe de gravité et à bas risque définis par : âge > 3 mois, état général conservé, durée d’évolution de la fièvre < à 4 jours, absence de comorbidité associée, d’antécédents d’infection urinaire, d’uropathie, et d’antibiothérapie préalable dans les 3 derniers mois.

* le relai oral des traitements parentéraux est guidé les tests de sensibilité in vitro, en essayant d’épargner l’usage de céphalosporines orales (céfixime) pour limiter la sélection de résistances bactériennes (Grade B) et d’utiliser par ordre de préférence :

  • amoxicilline (Entérocoque ou P. mirabilis S)
  • cotrimoxazole
  • céfixime
  • ciprofloxacine

association AAC + céfixime après avis spécialisé en cas de souche productrice de BLSE et si la CMI de l’association est inférieure à 1 mg/L par un laboratoire maîtrisant la technique (accord professionnel).

* Sauf situation particulière, il n’y a pas lieu de prescrire une cystographie rétrograde ou une antibioprophylaxie après une première pyélonéphrite.

Pour les cystites, le groupe d’experts recommande d’une part la réalisation systématique de l’ECBU et la prescription initiale, avant les résultats de l’ECBU d’un des 3 antibiotiques suivant par voie orale:

amoxicilline-acide clavulanique, cotrimoxale, céfixime. La durée totale du traitement antibiotique est de 5 jours avec adaptation du traitement en fonction de l’évolution clinique et de l’antibiogramme.

Lien de téléchargement du document : Prise en charge des infections urinaires de l'enfant

Prise en charge et prévention du paludisme d’importation
Mise à jour juin 2017 : Groupe recommandations de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF)

- Diagnostic

- Critères d'hospitalisation 

- Médicaments

- Prévention


EXTRAIT DU DOCUMENT :

Le diagnostic du paludisme [ou Malaria] d’importation devrait associer une technique sensible (goutte épaisse, QBC ou technique de biologie moléculaire à réponse rapide) à un frottis mince (évaluation de la parasitémie et identification des espèces) afin de rendre un diagnostic dans les deux heures.

  • En pratique, l’association d’un frottis mince et d’un TDR (test de diagnostic rapide) est une alternative quand cet algorithme ne peut être mis en œuvre.
  • Le TDR doit impérativement détecter l’antigène HRP2 pour le diagnostic spécifique du paludisme à P. falciparum
  • L’association frottis mince et TDR n’a cependant pas une sensibilité optimale et en cas de premier résultat négatif ou douteux, il est nécessaire de réitérer le diagnostic 12h à 24h plus tard. Un contrôle par PCR peut également être réalisé dans une structure de référence (pauci-infection, identification d’espèce ou recherche d’association d’espèces).

En l’absence de spécificité des manifestations cliniques, le diagnostic de paludisme doit être évoqué devant toute fièvre ou histoire de fièvre, isolée ou associée à des symptômes généraux, digestifs, respiratoires, après un séjour en zone d’endémie, même en cas de prise de chimioprophylaxie.

  • La prise en charge ambulatoire d’un paludisme non compliqué à P. falciparum est possible sous réserve de critères cliniques et biologiques précis et de la possibilité d’un suivi médical. Chez le jeune enfant et les autres personnes à risque de complication (âge avancé, comorbidités, grossesse, splénectomie ...), une hospitalisation initiale est recommandée.
  • Le paludisme non compliqué à P. falciparum de l’adulte doit être traité en première intention par une combinaison à base de dérivés de l’artémisinine (ACT). L’atovaquone - proguanil est une alternative en cas d’indisponibilité, d’intolérance, de contre-indication, d’interaction avec un traitement concomitant ou en cas d’échec d’un traitement par ACT.
  • Le paludisme non compliqué à P. falciparum de l’enfant doit être traité en première intention par une combinaison à base de dérivés de l’artémisinine (ACT). L’atovaquone - proguanil et la méfloquine sont des médicaments de seconde intention.
  • Chez la femme enceinte, le paludisme non compliqué à P. falciparum justifie une hospitalisation et peut être traité par la quinine ou l’atovaquone-proguanil lors du 1er trimestre. A partir du 2éme trimestre, l’artémether-luméfantrine doit être privilégié.
  • Le traitement du paludisme non compliqué à P. non falciparum (P. vivax, P. ovale, P. malariae, P. knowlesi) repose sur la chloroquine ou un ACT. Ce dernier sera préféré en cas d’infection mixte ou de paludisme à P. vivax survenant au retour d’une zone de résistance à la chloroquine.

 Lisez ce document sur :  le site Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française.

O. Bouchaud et al. : Prise en charge et prévention du paludisme importé. Mise à jour 2018 des recommandations cliniques françaises. Médecine et Maladies Infectieuses Volume 50, Issue 2, mars 2020 , Pages 161-193. https://doi.org/10.1016/j.medmal.2019.10.009